L'économie de Mayotte est basée principalement sur l'agriculture. Ses sols d'origine volcanique, bien arrosés, sont fertiles, la forêt couvre 20 000 hectares et les surfaces cultivables estimées à 24.000 hectares, soit deux tiers de la superficie de l'île.
Mais seuls 14.550 hectares sont cultivés, ce qui offre des perspectives importantes d'amélioration des activités agricoles. Les exportations mahoraises sont concentrées sur trois produits d'origine agricoles, l'ylang-ylang (utilisé dans l'industrie du parfum, couvre plus de 3/4 des exportations), la vanille et la cannelle. Le taux de couverture des importations par les exportations demeure très faible, 2,5% en 1997.
La pêche demeure artisanale et son développement nécessiterait une exploitation hors lagon qui n'est pas encore systématique. Quant à l'artisanat, il se définit à Mayotte comme l'ensemble des activités qui assurent un moyen de subsistance, voire un revenu complémentaire à une frange importante de la population.
L'insuffisance des infrastructures constitue un handicap pour l'essor du tourisme malgré un riche potentiel. Mayotte, qui ne possède aucune ressource minière ou énergétique, dispose de quelques petites industries, notamment dans le secteur du bâtiment et travaux publics.
Les importations de matériel de transport ont augmenté. Cette évolution trouve son origine dans le développement des commandes du secteur du bâtiment et des travaux publics. Dans les années à venir, le développement économique de Mayotte devrait s'accélérer sous l'effet des mesures décidées par le gouvernement et mises en oeuvre par le contrat de plan d'un montant global de 983 MF pour la période 1994-1998, une convention de développement d'un montant de 2 167 MF sur la période 1995-99, et le contrat de ville de Mamoudzou, signé mi-novembre 1994, qui représente 350 MF sur 5 ans.
Ces mesures portent sur l'amélioration des infrastructures, de l'habitat, des équipements socio-éducatifs et sanitaires, de la desserte en eau potable; ainsi que sur le développement des productions locales.
Mayotte possède un port en eau profonde à Longoni depuis 1992, disposant ainsi d'infrastructures portuaires modernes rendues indispensables par l'augmentation du trafic maritime.
AGRICULTURE
L 'agriculture est principalement fondée sur la culture de l'ylang-ylang.
A Mayotte l'agriculture est une activité traditionnelle qui est toujours en large part orientée vers l'auto-subsistance : 60 % des ménages exerçent une activité agricole et ne produisent que pour leurs propres besoins.
La vanille et surtout l'ylang-ylang drainent des flux financiers significatifs. Ces produits d'exportation nécessitent une certaine réorganisation pour atteindre une meilleure production. C'est le cas de la noix de coco qui reste une culture vivrière à faible valeur ajoutée.
La vanille produite à Mayotte est de qualité et figure au deuxième rang en valeur des exportations. La Direction de l'Agriculture mène une politique de relance de la production de vanille. La culture du café est de plus en plus délaissée. Les cafés importés semblent être à la fois moins chers et de meilleure qualité. Seuls quelques agriculteurs conservent encore quelques pieds. Il s'agit d'une variété de robusta riche en caféine.
L'ylang-ylang est un arbre de la famille des annonacées dont les fleurs jaunes donnent, après traitement, un distillat très apprécié dans l'industrie de la parfumerie. La production mondiale d'ylang-ylang se situe autour de 100 tonnes d'essence. Mayotte en a exporté environ 14,3 tonnes en 1997.
L'ylang-ylang constitue la principale culture de rente du territoire, dont il représente 84% du total des exportations. Bon nombre de plantations qui avaient été abandonnées sont à nouveau entretenues. Un contrôle de la production, la fourniture d'alambics (il en existe 336 à Mayotte) et la création d'un label devraient améliorer la qualité de ces produits, ce qui permettrait de générer, à terme, des revenus plus importants pour les producteurs.
L'élevage est longtemps resté à Mayotte une activité informelle s'inscrivant dans une logique d'autoconsommation. Ces dernières années, du fait notamment des actions de la coopérative pour la promotion de l'élevage (COPPREL), ce secteur connaît une évolution favorable.
PECHE
La pêche est la seconde activité traditionnelle de Mayotte.
Elle occupe de nombreux pêcheurs des villages côtiers. Pratiquée autrefois par des pirogues à rames ou à voile, elle s'est aujourd'hui modernisée. La flotte comprend 350 pirogues motorisées et plus de 200 barques japonaises.
Les principales techniques employées sont la pêche profonde, la pêche à la traîne et la pêche à la palangrote. La production des quelque 1.700 pêcheurs était évaluée en 1992 à près de 1.800 tonnes. Cette production reste insuffisante compte-tenu de la croissance rapide de la population mahoraise.
Le service des pêches de Mayotte, la COPEMAY (Coopérative des pêcheurs) et l'Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (IFREMER) sont chargés du développement des pêches et du suivi écologique du lagon.
ARTISANAT - BATIMENT & TP
Le secteur de l'artisanat traditionnel est important à Mayotte.
Il recouvre essentiellement : - l'artisanat d'art (broderie, poterie, vannerie, travail du bois) :
- la restauration traditionnelle ;
- les activités agricoles fondées sur l'autoconsommation (cultures, élevage, pêche) ;
- les couturiers.
Ce type d'artisanat est relativement récent et résulte de l'urbanisation croissante et de la modernisation de la société mahoraise.
Depuis quelques années on assiste à une croissance du petit commerce, ce phénomène est la traduction d'une élévation certaine du niveau de vie et des progrès dans le système d'approvisionnement.
Le bâtiment et les travaux publics constitue le principal secteur d'activité de la collectivité.
Le BTP emploie 15,3% de la population active. L'une des plus importante activités économiques de Mayotte est la construction de logements, principalement par la SIM (Société Immobilière de Mayotte).
L'exécution des programmes d'investissement prévus dans la convention Etat-Mayotte et dans le contrat de plan Etat-Collectivité s'est poursuivie activement, ce qui se traduit par la transformation du cadre de vie.
L'amélioration de l'habitat, la construction de nouveaux équipements scolaires, l'aménagement des voies de dessertes et la modernisation des structures hospitalières y ont fortement contribué.
TOURISME
Le tourisme est essentiellement un" tourisme de proximité".
Le tourisme, encore peu développé à Mayotte, dispose d'une richesse potentielle importante.
Les atouts de cette collectivité territoriale, dite "l'île aux parfums" sont l'authenticité de sa nature et de sa culture, la beauté de ses paysages variés, l'attrait de son lagon considéré comme l'un des plus beaux du monde et une population accueillante.
L'allongement de la piste d'atterrissage de l'aéroport de Pamandzi a permis une augmentation régulière du nombre de touristes. Une clientèle attirée par la plongée, la pêche sportive ou l'exotisme commence, en effet, à fréquenter Mayotte.
Le nombre de touristes en 1997 etait de 9 500. Près de 52% des touristes proviennent de France métropolitaine, 40% de la Réunion. Actuellement la capacité hôtelière est encore modeste (166 chambres réparties dans 11 établissements hôteliers, en 1997).
Quatre navires de croisière viennent régulièrement mouiller dans la baie de Mamoudzou. A cette occasion 7.581 personnes ont pu effectuer une visite rapide de l'île en 1997.
FORET
La forêt constitue une ressource non négligeable pour l'économie.
Avec près de 20.000 hectares, la forêt constitue une ressource non négligeable pour l'économie locale. Il reste cependant peu de forêts primaires. Les plus importantes sont situées au nord sur le mont M'Tsapéré ou au sud sur le mont Choungi.
Elles sont relativement denses et composées de manguiers, de bananiers, de bois noir, de canneliers, de tamariniers, de quelques eucalyptus et de bois rares comme le teck.
L’exploitation forestière fait l’objet d’une politique active de protection de l’environnement : maintien et augmentation par reboisement du manteau forestier, restauration des milieux érodés et reconstitution progressive de la biodiversité forestière.